Joie du Ressuscité, Il est vraiment Ressuscité ! Notre joie ne ressemble en rien à ce que le monde propose car elle prend sa source en Jésus. C’est dans ce Cœur divin que nous la rencontrons, car c’est bien par Ses meurtrissures que nous sommes guéries, pas dans les nôtres, qui au demeurant nous monopolisent tant et tant. Plus que jamais, confinées, dépouillées de nos habitudes liturgiques, communautaires, nous voici devant un choix des plus inconfortables : fixer les yeux sur tant de misères et nous désoler, ou fixer les yeux sur le Ressuscité et nous lever ! C’est là, à la jointure de la chair et de l’âme, une zone d’angoisse de l’être où nous sommes appelées à sortir de nous vers Lui, confinées donc pour mieux Le rencontrer. Ici, nous oubliant, nous aimons tous les hommes, et collaborons aux projets victorieux du Père. Ce mouvement de notre volonté nous « affranchit » de la tyrannie du moi, ou plutôt nous restitue, notre véritable identité d’enfant du Père qui se sait aimé, point barre, et n’en discute plus indéfiniment en lui-même, ouf !!! Cette vérité nous libère vraiment! Confinées donc pour être libérées.
Si l’homme ouvre les yeux sur Dieu et la création au commencement, la femme, elle ouvre les yeux sur Dieu et l’homme ensuite, son cœur est singulièrement sensible à tout ce qui intéresse l’Homme/personne. Au cours de ce confinement de nombreux cœurs de femmes se sont élargis aux dimensions du monde. De nombreux Cénacles d’intercession via skype, zoom, whatsapp…se sont constitués. Nous nous sommes levées dans l’intercession pour ce monde avec nos cœurs et nos entrailles de femmes. Un jour, nous verrons le parfum, les couleurs de cet encens qui s’élève vers le Trône du Père! En attendant, offrant tout ce temps qu’il nous reste sur cette terre, nous intercédons dans la foi, là, auprès de Jésus grand intercesseur ! Confinées et libérées, pour mieux intercéder.
« De plus, les prêtres se sont succédés en grand nombre, parce que la mort les empêchait de demeurer ; mais lui, parce qu’il demeure pour toujours, il possède un sacerdoce inaliénable. C’est pour cela aussi qu’il peut sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, puisqu’il est toujours vivant pour intercéder en leur faveur. Heb 7,23 »25
L’intercession prend sa source dans la puissance de la Résurrection, dans la Victoire de la Vie sur la mort, de l’Amour sur la haine, dans les plaies transfigurées du Ressuscité. Alors oui, en tant qu’intercesseur, nous buvons à la source de la Résurrection. Mais comment? En la contemplant, en adorant ! Les intercesseurs sont des adorateurs. Lorsque nous adorons, nous goûtons cette paix infinie que nous cherchions et n’avons plus qu’un seul désir : que tous enfin rencontrent le Père et soient pacifiés-libérés pour aimer. Beaucoup se font une idée fausse de l’intercession, elle souffre de tant d’a priori : peut être dangereuse si nous intercédons pour de « grandes causes », réservée aux chrétiens de longue date, nécessairement très élevée dans mon cheminement, ennuyeuse…quel dommage pour le Royaume ! Relisons le passage de cette femme cananéenne, donc peu illégitime pour les juifs. Elle va malgré cela, pousser Jésus à l’exaucement : « 28Alors Jésus lui dit: «Femme, ta foi est grande. Sois traitée conformément à ton désir.»
Devenons ces femmes pleines de foi et du désir que tous les hommes soient sauvés et levons-nous dans l’intercession !
« Peut-être Dieu aime-t-il se faire prier pour accorder ses bienfaits ? Peut-être notre prière peut-elle amener Dieu à changer ses plans ? Non, mais il y a des choses que Dieu a décidé de nous accorder comme fruit à la fois de sa grâce et de notre prière, comme pour partager avec ses créatures le mérite du bienfait reçu. C’est lui qui nous exhorte à le faire : « Demandez, on vous donnera ; dit Jésus ; frappez, on vous ouvrira ». Père Cantalamessa, Office de la Passion 2020.