Douce et ferme

« Celui qui est doux a une puissance singulière, qui se compose de la réalité de la force et de l’apparence de la faiblesse » (Victor Hugo).

Mes chères sœurs, je nous souhaite à toutes ce subtil équilibre de douceur et de fermeté en notre belle féminité. Qu’est-ce à dire ? Ni mièvrerie ni dureté, mais une fermeté habitée de douceur et une douceur ferme et bien positionnée. Laquelle d’entre nous ne s’est jamais laissé aller à une trop grande sensiblerie ou à une trop grande dureté ? Le Seigneur ne change pas qui nous sommes, mais Il nous parfait, Il nous conforme peu à peu à son Cœur. Reprenons Galates 5, 22 : « Mais le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi ». 8 fruits de l’Esprit qui évoquent sous différents aspects des traits relatifs à la douceur d’âme, puis, comme un point d’orgue, la maîtrise de soi ! Cette maîtrise ressemble à la gardienne d’une maison remplie de trésors, à une muraille autour de la ville : « Celui qui est lent à la colère vaut mieux qu’un héros, et celui qui est maître de lui-même, que celui qui prend des villes » (Proverbe 16,32). C’est bien d’elle dont nous avons besoin pour contrôler les entrées et les sorties de nos cœurs de femmes, souvent perméables aux circonstances intérieures et extérieures. Nous avons aussi les inconvénients de nos qualités : notre sensibilité, notre sens aigu de la justice, notre inquiétude de l’autre… En un mot, nous nous laissons parfois vite déstabiliser, emporter… et pouvons osciller entre hauts et bas bien inconfortables et dommageables.

La première question pour grandir dans cette indispensable maîtrise de soi, est : quels sont les intérêts que je défends ? Moi ou l’évangile ? Cette question nous pouvons nous la formuler autant de fois qu’une prise de position, une réaction s’impose, car sa réponse va déterminer ma parole, mon comportement. Cela commence donc bien dans mon esprit, dans mes pensées. Quand le serpent a réussi à passer la tête, nous savons bien qu’il peut ensuite passer son corps. Nous demandons alors au Saint Esprit de renouveler notre intelligence (Romain 12, 1 2) afin qu’elle se tourne ou se retourne vers le Bon, le Bien, la vérité de l’Évangile. J’en conviens, c’est une conversion permanente ou plutôt et en même temps un choix, ainsi Josué au peuple d’Israël : « Choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir » Josué 24. On peut  psychologiser, spiritualiser des heures, à un moment, il y a un choix. Comme le disait un vieux moine « à un moment il nous faut une sorte d’harakiri spirituel », et, en la matière, c’est bien le glaive de l’Esprit qui doit traverser nos entrailles… un chemin, une vie !

La deuxième question est au sujet de notre douceur. Jésus nous dit qu’elle caractérise Son Cœur (Mt 12 28-30) et St Paul, qu’elle doit être connue de tous les hommes (Ph 4,5). Elle signe l’abdication de l’ego devant la beauté de l’Amour. Elle met la personne humaine au cœur de son intérêt. La douceur n’a plus que le territoire de l’amour à défendre, elle sait que la guerre est finie, que la victoire sur le mal est remportée, elle ne perd pas de temps avec le Moi défensif, en cela la douceur est une puissance qui vient du Cœur de Dieu. Les personnes douces semblent comme être guéries d’elles-mêmes et parfument le monde d’une fragrance surnaturelle.  Nous l’apprenons bien souvent au cours des épreuves quand deux chemins se présentent à nous : rigidité ou abandon. Alors,  il y a un ingrédient indispensable pour nous, à demander : le don de force ! Cette force du St Esprit qui ordonne notre chair à l’Évangile : (Catéchisme de l’Église Catholique1837) « La force assure, dans les difficultés, la fermeté et la constance dans la poursuite du bien ». Nous comprenons que la femme « parfaite » décrite dans Proverbe 31, se traduit littéralement par « femme soldat ». Non, la douceur n’est pas faiblesse.

L’été se termine, une nouvelle saison se présente, prions pour le renouvellement de notre intelligence, que le Saint Esprit nous conforme de plus en plus au Cœur de Jésus. Yala pour le bon combat de l’Amour du Père ! Que cela soit connu de tous et donne envie de suivre le Victorieux Ressuscité !