L’amour prend des risques !

Je me souviens de ce jour où un homme « type molosse », dérangé dans son esprit, tenta de pénétrer dans mon appartement alors que j’étais seule avec mes deux enfants encore jeunes. Mes forces se décuplèrent et je saisis contre toute attente, de mon mètre 60 et de mes 50 kg, ce géant pour le pousser dans les escaliers et refermer ma porte. L’amour rend fort, l’amour n’a pas peur, il a confiance et entreprend.

Vous connaissez ces histoires des oisillons retrouvés vivants sous les ailes de leurs mères calcinées dans les plaines incendiées d’Australie. Et tant d’autres événements bibliques ou historiques qui attestent de la vaillance d’un cœur de femme quand la vie est menacée. La féminité prend soin, elle est audacieuse et courageuse, portant en elle une brûlure de l’Amour. Oui, l’amour prend des risques et Dieu lui-même a pris le risque immense en s’abaissant, prenant notre condition même exceptée le péché, d’être aimé de nous ou rejeté aussi : Wouhaou ! L’amour prend des risques, l’amour parie sur l’amour, il ne se défie pas, il a confiance.

« La crainte n’est pas dans l’amour, mais l’amour parfait bannit la crainte ; car la crainte suppose un châtiment, et celui qui craint n’est pas parfait dans l’amour. Pour nous, nous l’aimons, parce qu’il nous a aimés le premier. » 1 Jean 4 18.

Dans ce monde hyper contrôlé, hyper assuré, hyper prévoyant, hyper inquiet, nous avons un chant d’amour à déclarer en tant que femmes de Dieu. Quand tout devient incertain, la nature a tendance à se rigidifier, à déployer des stratégies de contrôles, à élever des murs de protection, l’exact opposé de la culture de l’abandon et de la confiance. Ces temps nous convoquent plus que jamais à déployer nos talents. Dans sa lettre aux femmes, Jean-Paul II écrivait déjà : « Dans tous ces domaines, une plus forte présence sociale de la femme s’avérera précieuse, car elle contribuera à manifester les contradictions d’une société organisée sur les seuls critères de l’efficacité et de la productivité, et elle obligera à redéfinir les systèmes, au bénéfice des processus d’humanisation qui caractérisent la « civilisation de l’amour ».

Mais la procession se fait d’abord à l’intérieur ! Le martyr, le témoignage de l’amour offert, donné, dans notre civilisation occidentale est blanc, mais réel. Oserais-je me livrer à l’amour ? Quelles instances gouvernent mon âme ? Pour que cette grâce du féminin puisse se déployer, elle a besoin d’être elle-même en lieu sûr. En effet, quand l’amour a pris un risque et s’en est trouvé blessé, il peut alors se replier, se protéger, se mettre à calculer à la dépense, se flétrir… Il lui faut alors un lieu où il sait agir à son aise : le Cœur du Père, source de l’Amour, le Cœur de Jésus qui donne sa vie et à qui personne ne la prend, la Présence du Saint Esprit, Feu d’amour et de miséricorde, éternelle jeunesse de nos âmes. Puis, il y a cet immense « Oui » de Marie dans lequel elle danse sans se fatiguer. À Cana, à la croix, Jésus t’appelle « Femme », dans une solennité qui te convoque et t’envoie en mission ! Le soleil éclaire la terre, l’électricité nos maisons, mais Sa Lumière répandue dans ton cœur de femme éclaire la nuit du monde et redonne confiance en Dieu à l’humanité inquiète. Fais briller ta confiance indéfectible et si tu l’as perdue au bord de quelques sentiers rocailleux, reviens à Lui aujourd’hui. … L’Amour a besoin de toi et te recherche !