Marie, la femme providentielle !

« Arrivés à Bethléem, Marie met au monde son fils ; elle l’habille et le couche dans une mangeoire, car il n’y a pas de place pour eux ailleurs. Dans les environs, des bergers passent la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. » Luc 2 7 8

Dieu a choisi une de nos semblables, de nos sœurs, pour réaliser son plan d’amour ! Partageons ces mots de Christian Bobin : « « Les femmes sont dans la Bible presque aussi nombreuses que les oiseaux. Elles sont là au début et elles sont là à la fin. » Le féminin embrasse le monde. De la même façon avec laquelle nos valises sont parfois remplies de « au cas où », de la même façon, naturellement, nous prévoyons, nous anticipons, nous veillons. D’où nous viennent ces ardeurs d’attention ? De l’intérieur ! De cette disposition à recevoir en nous, un autre.  Le sein de Marie fut la première crèche du Sauveur, là, il ne devait manquer de rien, ni l’enfant ni le monde d’ailleurs qui l’attendait depuis si longtemps. Dame Providence semble avoir fait alliance avec la femme. La Parole au sujet de Marie nous dit « son fils », elle aurait pu dire « le Fils » ! Non ! Marie est entrée tout entière dans le mystère, dans l’histoire qui lui est offerte tout en elle adhère, s’implique, communie, faisant du plan divin celui de sa vie, de sa chair ! La femme embrasse ce qui lui est offert ! Il lui fait donc veiller à ce qu’elle laisse entrer et se tenir aux portes de son âme. Tout dans le cœur de la femme, parle de cette vie qui se déploie d’abord à l’intérieur. Eve sortie du côté d’Adam, lui dit » Tu viens de l’intérieur de quelqu’un, mais encore : quelqu’un vit à l’intérieur de toi. Cette vie Adam, d’où te vient-elle ? Cherche ! Eve la Vivante pose la question du vivant, comme sans le vouloir. Alors, lorsqu’elle devient complice de ce Vivant, elle est, par sa vie un témoignage, une espérance, une question, une divine provocation.

La femme, la Vie et Dieu se tiennent ensemble. Ils se tiennent à Noël plus proches que jamais pour déjouer les plans de mort de l’ennemi. Mais encore, ils se tiendront ensemble lors de la Passion et de la résurrection. La femme qui voit loin, embrasse l’horizon, peut contempler dans ces langes enfantines le futur linceul de l’ensevelissement.  En effet, ce sont bien les femmes, Marie-Madeleine en tête, qui se rendront au tombeau de bon matin et feront l’annonce de la résurrection aux apôtres. Là encore le Christ sortira d’une « grotte » d’un creux, du ventre de la terre et les femmes à nouveau en porteront la joie. Encore et encore la femme met au monde ce qui lui vient du ciel.

Au milieu de ces temps, nous pourrions, cette octave de Noël, porter notre attention sur cette alliance providentielle entre mon cœur de femme et Dieu. Comment ? En rechoississant la Vie et renonçant à nos chemins de mort : Qu’est-ce que n’est pas la vie ? (Œuvres de mort) : amertume/négativité/désespoir/repli sur soi/ jalousie/rigidité/critique destructive/haine/peur… Mais nous ne pouvons, nous arracher ces choses, nous pouvons les confesser, y renoncer, mais Lui seul peut en naissant et grandissant dans la crèche de nos cœurs y recréer l’amour, y séparer la Lumière des ténèbres. C’est bien là le secret des bergers : ils s’agenouillent pour adorer. Face au mal, face à toute forme de désamour, nous aussi, en cette nouvelle année qui s’ouvre avec la fête de Sainte Marie, mère de Dieu agenouillons nous et adorons, contemplant l’enfant endormi paisible dans les bras de Marie, la Femme providentielle.