Dernièrement, je visionnais avec émoi « l’alyah » d’un homme et de son épouse à Jérusalem. Le succès de la chanson « Jerusalema » est si parlant, l’engouement signe un espoir caché en tout homme. C’est le rêve de nombre de nos frères juifs, le grand retour sur la terre d’Israël. Cet homme en arrivant s’est jeté dans les bras de son père, ce fut une effusion de joie, de larmes, comme la réalisation d’une brûlante espérance. L’Alyah signifie donc le retour sur la terre sainte d’Israël, mais ce mot en hébreu signifie aussi « ascension » « élévation spirituelle ». Cette famille semblait vivre la fin d’un long exil et l’entrée dans une terre de repos, ils pouvaient relâcher, poser leurs valises… Et nous ? Il me semble parfois que nous sommes comme un voyageur dans un train qui file à toute allure et qui continue de porter ses valises alors que le train avance. Vous voyez la scène ? Pourtant, nous avons tout ! Un Fils offert pour notre Salut, un Père retrouvé, et nous sommes désormais perfusés au Saint Esprit par notre baptême… Que désirons-nous de plus ? Eh bien, il se peut que nous soyons chrétiens sans alyah, c’est-à-dire sans retour sur le Cœur du Père, sans repos, un chrétien sans repos. Les vacances nous invitent à trouver le repos pour nos corps, mais notre âme ?
Souvenez-vous, Dieu achevant sa création vit que cela était très bon. Puis, il y a ce 7 ème jour ! On ne sait quand il ne commence ni quand il finit. Jusqu’à ce 7 ème jour, il y eu un soir, il y eu un matin, puis, là, il y a un jour sans fin, c’est le jour du repos qu’offre notre alhya permanent vers Dieu, le grand repos sur le cœur du Père. Il s’agit donc d’un retour permanent. Remarquez que dans les civilisations non chrétiennes, la notion de repos, de congés, est bien pauvre et nos amis des Philippines ou de Thaïlande par exemple ont 5 à 6 jours de congés payés /an… un autre monde. Notre Christianisme nous invite au repos !
« Dieu acheva au septième jour son œuvre, qu’il avait faite : et il se reposa au septième jour de toute son œuvre, qu’il avait faite. Dieu bénit le septième jour, et il le sanctifia, parce qu’en ce jour il se reposa de toute son œuvre qu’il avait créée en la faisant. » (Gn 2 1-3)
Dieu peut-il être fatigué ? Il semble contempler ce qu’il a fait avec un accent sur la création de l’homme qui fait dire à la Parole « Dieu vit que cela était TRÈS bon ». Son repos semble contemplatif et nous incite à prendre le temps de regarder toute son œuvre. Il n’a pas besoin de ses œuvres pour se réjouir, Dieu se suffisant à lui-même, mais Il semble ici vouloir nous élever, nous ascensionner, nous partager sa plénitude, son shalom.
Le repos en Dieu, le repos pour Dieu, le repos de Dieu est toujours à notre disposition, là, en nos cœurs assoiffés de Présence. Oui, nos âmes cherchent sa Présence ! Nos jeunes s’enivrent sur écran (et les vieux aussi parfois) pour conjurer l’absence, ou plutôt, trompés, détournés, cherchent à nourrir la faim de la Présence : « « Tu nous as faits pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose pas en toi. » » (St Augustin). Le repos dominical est alors bien plus qu’une discipline religieuse, mais réconciliés en Jésus, il continue l’invitation de Dieu à nous « relier » à sa Présence. Tout repos nous rappelle que viendra dans nos vies ce jour sans fin du repos éternel, un jour sans larmes, sans combats, sans peine, l’éternel Alyah… plus de valises ! Ce congé éternel est payé d’avance, à la Croix ! Contemplons ! Et alors sanctifions nos congés, nos dimanches, tous nos jours sont des jours du Seigneur ! Vraiment, contemplons tout ce que Dieu a fait en Jésus-Christ. Pas de repos sans retour à la Présence, Yala pour l’Alyah ! Bel été !